Madame La Maire, chers collègues,
Vous nous demandez de renouveler notre vote, au sujet de la convention et la garantie d’emprunts permettant à l’association Arvor de réaliser le transfert de ses locaux de cinéma de la rue d’Antrain vers la rue de Chatillon dans la ZAC EuroRennes.
Au mois de février lors des débats, je vous avais alerté sur la fragilité du montage financier de cette opération et en particulier sur deux aspects :
L’apport en fonds propres de l’association Arvor Cinéma ne représentait que moins de 10% du total des coûts d’investissement et d’aménagement.
Les participations diverses au financement dont celles de la Région Bretagne et du CNC qui étaient encore hypothétiques.
Ce montage financier dont les fragilités étaient criantes et, déjà soulignées par un rapport financier datant de 2017, faisait peser un risque important de difficultés de trésorerie pour le futur Arvor.
Les faits nous ont malheureusement donné raison : aujourd’hui nous apprenons que le dossier est à l’arrêt car le plan de financement s’est effondré.
En effet le financement attendu du CNC de 0,725M€ n’est pas à la hauteur des espérances : il n’est que de 0,490M€ et ce différentiel de 0,235M€ ne permet plus de boucler le plan de financement. Cela confirme l’extrême fragilité de ce dernier.
En conséquence vous nous proposez ce soir un nouveau montage financier qui est encore plus fragile que le précédent :
Les emprunts auprès des deux établissements bancaires sont augmentés de 200 000 € : on passe pour chacun de 850 000 € à 950 000 €. Cela va automatiquement et très sensiblement augmenter les mensualités de remboursement pour l’association.
Parallèlement la Ville réduit le loyer annuel prévu initialement de 100 000 € (ce qui n’était déjà pas excessif) à 80 000 €. Si c’était possible, pourquoi ne pas l’avoir proposé à l’occasion du 1er plan de financement ?
Enfin vous encouragez l’Arvor à redemander des subventions auprès de la Région Bretagne qui a déjà accordé 135 000€ et auprès de Rennes Métropole qui jusqu’ici n’a rien donné. Mais pour le moment ces subventions sont hypothétiques.
C’est pourquoi tout est à revoir : le plan de financement, le calendrier de l’opération et la date de mise à disposition des locaux.
De plus au vu de ces difficultés structurelles on peut se poser la question de savoir si on n’a pas vu trop grand dans ce déménagement sur le site d’Euro Rennes ? Je n’ai pas la réponse mais cette question mérite d’être posée.
En conclusion, on retient que ce dossier a été monté en négligeant les fragilités du plan de financement et sans doute en plus dans une certaine précipitation pour permettre une mise en service avant l’échéance cruciale de mars 2020.
Le nouveau projet financier, qui n’est pas encore bouclé, appelle donc les mêmes réserves que le précédent et, en conséquence, comme il ne nous rassure pas davantage, nous nous abstiendrons.